Conférence de Rome sur le développement

Lundi dernier, j'ai participé à un congrès à Rome où un intervenant s'est évertué à remettre en question le prétendu problème que les pays en développement constituent pour notre industrie. Son message m'a semblé d'autant plus intéressant au regard de l'actualité, car les médias soulignent en permanence les dangers du libre marché, mais rarement ses bienfaits. Cet intervenant expliquait pourquoi les pays émergents font partie intégrante du paysage économique, mais aussi du processus naturel de la société. Les salaires sont moins élevés dans ces pays car la productivité y est plus faible, du fait que les habitants de ces pays savent souvent à peine lire et écrire. Mais si des pays peuvent procurer du travail moins cher qu'en Europe, cela profite non seulement aux consommateurs, mais aussi aux travailleurs européens. En effet, grâce à eux, les consommateurs ont accès à des produits moins chers et peuvent ainsi affecter l'argent à l’achat de produits créés ici. Les pays à bas salaires font donc bien partie du cycle de l'évolution économique. Et il est vain d'essayer de combattre le mécanisme des industries en déclin. Tout d'abord, la protection de secteurs qui ne s'avèrent pas assez compétitifs par l'emploi de subventions s'avère exagérément coûteux. Surtout que c’est un processus naturel qui est à l'oeuvre depuis toujours : des secteurs naissent et meurent, et d'autres les remplacent. Et, peut-être le plus important : tant qu’une attention est apportée à des secteurs déclinants, les personnes qui y sont employées ne sont pas disponibles pour être conduites dans des secteurs émergents, promis à un grand avenir. Le fait de concevoir les pays en développement comme un embarras est donc une absurdité : en définitive, ils ne font que chasser des industries qui n'ont plus leur place dans notre développement. En toute logique, à mesure que notre rentabilité s'agrandit, il y a certains emplois que nous ne souhaitons plus pratiquer car nous n'en voyons plus l’utilité. Ces métiers peuvent alors être récupérés par des personnes à plus faible rentabilité. Pourquoi un développeur fabriquerait-il des tee-shirts, alors qu'avec ses qualifications, il peut fournir une valeur ajoutée dans les nouvelles technologies ? Ce congrès à Rome m'a vraiment intéressé, car il faisait fi du regard particulièrement pessimiste que peuvent avoir les médias face à l'économie de marché. Pour en savoir plus, allez sur le site de l’agence incentive en Italie, qui organise cette conférence.