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Mon PAssuly
6 juin 2015

Prendre du recul

Ségolène Royal a reporté « sine die » l’écotaxe, rebaptisée “péage de transit poids lourds”, en juin dernier. Elle l’a décidé alors que l’Assemblée examine sa loi sur la transition énergétique qu’elle qualifie de « révolutionnaire ». Dès lors, comment la croire lorsqu’elle promet de diviser par quatre les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050, de réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité de 75 à 50 % à l’horizon 2025 — autant dire demain — alors que la centrale de Fessenheim ne sera pas fermée d’ici à la fin du quinquennat comme l’avait promis François Hollande. Cause toujours… L’an prochain, la France recevra la planète entière pour clamer l’urgence à agir contre le réchauffement climatique. Dans ce contexte, la poignée de main sur le perron de l’Élysée entre François Hollande et Arnold Schwarzenegger, qui mène croisade pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre, avait un petit air cocasse ! En vérité, Ségolène Royal a toujours dénoncé « l’écologie punitive ». Elle avait clamé son opposition à la taxe carbone, enterrée lors du quinquennat précédent. Elle n’a jamais cru à l’écotaxe, car dans le mot il y a “taxe”. Qu’il soit vert ou pas, un impôt est toujours insupportable, surtout lorsqu’il s’ajoute à tant d’autres. Ce recul a un coût politique : les écologistes, des socialistes, une partie de la droite se disent abasourdis et furieux. Mais les routes n’ont pas été bloquées, lundi, comme les transporteurs menaçaient de le faire. Il y a aussi le coût financier. L’écotaxe devait rapporter 400 millions d’euros destinés à financer la construction d’infrastructures de transports en commun. Les régions attendaient cette manne. Il va aussi falloir indemniser la société Écomouv (1 milliard d’euros), propriétaire des portiques qui avaient déclenché la colère des “bonnets rouges” en Bretagne. Madame Royal voudrait faire payer les sociétés d’autoroutes. Michel Sapin a aussitôt douché son enthousiasme en lui faisant remarquer qu’il est quasi impossible de les taxer en raison de la solidité de leurs contrats. En plus, cela se répercuterait forcément sur le prix du péage, alors que l’augmentation de 2 centimes du litre du gazole pénalise déjà les automobilistes. Ce recul illustre le peu de résistance d’un exécutif impopulaire face aux pressions corporatistes. Il y a quinze jours, pour mettre fin à la grève des pilotes d’Air France, Alain Vidalies, le secrétaire d’État chargé des Transports, retirait unilatéralement le projet de développement de la compagnie Transavia Europe, pourtant vital pour Air France.

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