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Mon PAssuly
31 décembre 2015

Vers une union des souverainistes ?

Dans quelle mesure le souverainisme de gauche incarné par Jean-Pierre Chevènement au sein du parti qu'il a fondé le MRC est-il différent de celui que représente Nicolas Dupont-Aignan avec Debout la France ? Jean-Pierre Chevènement s’est toujours évertué à défendre une certaine idée de la République, qui rejoint en un sens l’idée de « nation » au sens révolutionnaire du terme c’est-à-dire de contrat national reposant sur l’identité républicaine, alors que le cheval de bataille de Nicolas Dupont-Aignan, sous une trame gaulliste, réside dans la nation, d’identité républicaine aussi. Quand on regarde leurs constats, ils sont assez similaires sur le souverainisme : la France ne serait plus souveraine en raison de la mondialisation, de la domination des idées libérales, de l’évolution de la construction européenne, et d’une vision « multiculturaliste » de la société. Mais les réponses à ces constats peuvent différer. Ils se retrouvent sur l’idée de patriotisme économique, d’une Europe à géométrie variable, avec une dimension plus sociale à gauche et davantage nationale voire nationaliste à droite. Il s’agit surtout de nuances. Des divergences apparaissent aussi quand on regarde leurs origines : du côté de Dupont-Aignan le parti est inspiré par le gaullisme et le mouvement de Chevènement descend du marxisme. Peut-on imaginer que des électeurs tentés par le vote FN puissent se tourner vers Debout la France ou le MRC par exemple ? D’abord, l’erreur magistrale a été d’avoir marginalisé et éliminé toutes les forces politiques entre le FN et l’UMP ou le RPR ; je pense aux indépendants et paysans, Chasse pêche nature et traditions, les villéristes… Toutes ces formations qui représentaient un courant pas très à la mode dans les médias mais qui étaient importantes dans certaines régions, dans le monde rural. Tout ceci a été fondu dans la nébuleuse autour de l’UMP et un espace s’est libéré repris très largement par le FN dès que Marine Le Pen a repris le parti. Il y a probablement un espace possible pour une droite néo-gaulliste, post-gaulliste et souverainiste, mais la porte est très étroite. Cela fait un petit moment que Nicolas Dupont-Aignan est sur le marché et il fait des scores électoraux qui ne changent pas beaucoup/ Pourra-t-il profiter d’une forme de décrédibilisation du FN lié aux conflits internes ? Pourquoi pas. Pourra-t-il bénéficier d’un « recentrage » des Républicains si Juppé devait être candidat ? Cela dépendra aussi des circonstances. Sur le fond, il est évident que la thématique souverainiste ne va pas disparaitre, loin de là. La situation en Grèce par exemple a été certainement un facteur favorable suite aux constats qu’ils ont dressés avec l’idée d’une souveraineté nationale bafouée par les institutions internationales, européennes, par les marchés... La vision défendue par les souverainistes a été certainement partagée par une grande partie des Français. Est-ce que cela va se traduire électoralement ? Une personnalité doit porter cette voix de façon audible et crédible. Jean-Pierre Chevènement faisait partie de ce genre de personnalité mais il s’est quelque peu retiré du jeu et Nicolas Dupont-Aignan ne peut pas compter sur une notoriété suffisante pour l’incarner, et ce, même avec le soutien du président du MRC. Si le contexte leur est profitable, pourquoi ne séduisent-ils pas davantage les Français ? Quand vous regardez la question des migrants simplement, enjeu crucial pour les élections à venir notamment à la prochaine présidentielle en 2017, cela influence le parti Les Républicains et ses leaders avec la re-négociation de Schengen par exemple. Le risque que courent les souverainiste est semblable à celui qu’a connu les Verts. A partir du moment où tous les partis décident de « verdir » leur discours, mettent un peu de vert dans leur programme, le parti EELV est alors dans une logique de surenchère qui aboutit à les décrédibiliser. Concernant le souverainisme ou sa version plus présentable qui est le patriotisme économique, tous les politiques ont repris à leur compte cette vision-là. De Wauquiez à Montebourg – ce dernier pouvant appartenir à la catégorie des souverainistes d’ailleurs, avec la critique de la mondialisation, l’Europe libérale, la volonté de sortir de l’OTAN... Résultat : les partis estampillés souverainistes ne sont pas particulièrement audibles. Sans parler de l’ombre très forte du FN.

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