La NBA aime le vin

La rivière de navettes noires négocie des virages serrés, rebondissant sur des kilomètres de trottoirs inégaux qui s’enfoncent dans la terre, passant de deux voies à une, grimpant sous une forêt de chênes qui bloque la lumière du matin. Le service de téléphonie cellulaire diminue à néant. Enfin, une porte en métal apparaît, un grand «M» en son centre, et bientôt les Cleveland Cavaliers se déversent des bus. Une soixantaine de membres de la franchise se rassemblent près de tables recouvertes de drap blanc, posées sur une écorce de cèdre répartie dans une petite clairière. Ils font tinter les flûtes de 2006 Dom Pérignon en toast. À proximité, tout autour de la propriété, se trouve la terre carbonisée. Des collines brûlées, parsemées de squelettes noirs d'arbres, sont menaçantes. C’est Mayacamas, l’un des vignobles les plus emblématiques de la Napa Valley. LeBron James ne l’a pas été, et il reconnaît que la zone où il se trouve actuellement, la petite clairière, appartenait autrefois à un bâtiment qui n’est plus. Le feu, quand il est arrivé, était arrivé de l’ouest, se nourrissant à sec sous-bois, rugissant sur les collines. Des vents l’emportaient le long des vignes et dans les vignobles de Mayacamas, la chaleur intense menaçant les vignes dormantes récoltées peu de temps auparavant. Les travailleurs évacués alors que les flammes approchaient de la cave, ne sachant pas quoi, le cas échéant, survivraient. Lorsque des membres du personnel sont revenus quelques semaines plus tard, ils ont constaté que les flammes s'étaient infiltrées au bord des trois bâtiments principaux, se sont léchées sur les côtés, laissant de profondes cicatrices noires près de la fondation. Des millions de dégâts ont été causés, mais le véritable bilan sera pris en compte dès qu'il apparaît clairement quelles vignes peuvent encore pousser au printemps. Mais d’une manière ou d’une autre, l’incendie n’avait dévoré que l’un des bâtiments, une structure de style villa italienne de deux étages, d’une superficie de 5 000 pieds carrés, utilisée pour l’hospitalité et les repas. «C’est un miracle», a déclaré Braiden Albrecht, assistant viticulteur chez Mayacamas. Les Mayacamas n’avaient accueilli aucun groupe depuis le flambeau d’octobre. Aucun groupe, c’est-à-dire jusqu’à aujourd’hui, un jeudi clair et vif de fin décembre, deux jours avant le 33e anniversaire de James, lorsque les Cavaliers arrivent pour une escapade de deux jours à mi-saison à Napa. À Mayacamas, les organisateurs s’étaient précipités pour préparer les Cavaliers, ramenant les débris brûlés dans d’énormes poubelles. Maintenant, après le toast au champagne, les joueurs se rassemblent à côté des cuves de fermentation avant de se déplacer dans un grand salon où des verres de chardonnay 2015 et de cabernet 2013 recouvrent une lourde table en bois. Ils s'amusent furtivement plus de verres de vin. James tente de tenter l’attaquant recrue Cedi Osman, qui, avec quelques autres recrues, n’a pas encore commencé à aimer le vin. «Bois-moi…» dit James en tenant le verre près d'Osman, mais celui-ci refuse. "Leur perte", dira James plus tard. "Plus pour moi." Source : cours œnologie.